Participant-e-s

Max Dovey

Max Dovey est un artiste et chercheur spécialisé dans la politique des données et la gouvernance algorithmique. Son travail explore les récits politiques qui émergent des technologies et des cultures numériques et se manifeste dans des projets situés : bars, jeu télévisé, banques et autres scénarios participatifs.

Il présente deux projets pour la clôture de New Kids on the Blockchain :

• Respiratory Mining : une installation qui utilise la respiration humaine pour miner des cryptomonnaies. Elle fait partie d'une fiction économique imaginée par l'artiste où il dépeint un monde où les humains sont encouragés à vivre des vies plus saines et profitables : le corps y est un système biologique producteur de capital et la respiration une monnaie universellement reconnue. Respiratory Mining convertit notre respiration en profits financiers calculés en fonction de la quantité d’air expiré via la technique médicale de la spirométrie.
• Mining on the BlockExchange : un atelier pour comprendre l'échange de valeur grâce à la blockchain. À l’aide de LEGO pour s'échanger des objets de valeur et de cartes, l'atelier cherche à ouvrir la discussion sur la possibilité d'un commerce p2p et les formes d'organisation collective. Mining on the BlockExchange s’appuie sur le projet Mining Cards de Max Dovey, une série de cartes à collectionner qui illustrent l’infrastructure matérielle du réseau blockchain, qui reposait à ses débuts sur du bricolage ingénieux et DIY. L’artiste combine ce jeu au kit BlockExchange développé par Design Informatics Department pour expérimenter le trading grâce à des LEGO.

Martin Nadal et César Escudero Andaluz

Martin Nadal est un artiste et codeur créatif basé à Linz en Autriche. César Escudero Andaluz est un artiste et chercheur spécialisé dans l'approche critique des interfaces, la culture numérique et ses effets politiques et sociaux. Depuis 2011, il est chercheur à la Kunstuniversität à Linz en Autriche au Interface culture LAB.

Ils proposent Bitcoin of Things (BoT), un atelier qui initie de manière ludique et concrète aux principes et au fonctionnement du bitcoin et de la blockchain en construisant un mineur de bitcoin. Conçu comme un système électronique décentralisé pour des transactions financières, le bitcoin a provoqué ces dernières années une course à la technologie la plus puissante engendrant un immense gaspillage énergétique. Bitcoin of Things transforme cette manière dispendieuse de produire des bitcoins en une loterie ludique. L'objectif de l’atelier est de transformer des objets du quotidien - clavier, salière, agrafeuse, tampon ou maracas - en outils de minage absurdes capables de se connecter à la blockchain, de calculer un hash et d'essayer de remporter la récompense de 12,5 bitcoins.

L'atelier comporte plusieurs étapes : une introduction à la blockchain et au bitcoin ; la création d'un wallet bitcoin ; une introduction à l'électronique ; et la construction d'un mineur de bitcoin qui combine un micro-contrôleur Wi-Fi et différents capteurs comme un accéléromètre, des microphones et des boutons générant un "nonce" (qui désigne en cryptographie un nombre arbitraire destiné à être utilisé une seule fois).

Misho Antadze

Misho Antadze est un réalisateur géorgien, basé à Amsterdam, qui a étudié le cinéma et l'art vidéo en Californie à CalArts. Il présente pour la première fois en France The Harvest, son premier long-métrage documentaire, et vient pour l'occasion à la Gaîté Lyrique.

La Géorgie fait partie aujourd'hui des sites les plus actifs du monde en matière de minage des cryptomonnaies, qui utilise près de 10 % de la consommation énergétique du pays. Ce pays qui connaissait il n'y a pas si longtemps des coupures électriques quotidiennes, s'est lancé dans un capitalisme technologique des plus avancés, en tirant avantage du faible coût de l’électricité. Dans la campagne, des vaches se font traire par des machines, des drones survolent les vignes, des carrioles tirées par des chevaux brinquebalent sur des routes non pavées où le "labour" est désormais exécuté par des ordinateurs. Les frontières entre naturel et virtuel se dissolvent : moisson de bitcoins par des algorithmes énergivores et vendanges traditionnelles à l'aide de technologies rudimentaires, fermes de serveurs et fermes laitières cohabitent dans un paysage en mutation, au sens figuré comme littéral. Le film juxtapose le paysage banal d'une vie de village et celui plus exotique du hardware des fermes de minage, dans la région rurale de Kakheti.